Les chercheurs n’ont toujours pas déterminé comment le coronavirus SARS-CoV-2 a pu se transmettre à l’espèce humaine. Dans le Journal du CNRS, interrogé par Yaroslav Pigenet, le virologue Étienne Decroly – directeur de recherche au CNRS au laboratoire Architecture et fonctions des macromolécules biologiques (CNRS/Aix-Marseille Université), membre de la Société française de virologie – fait le point sur les différentes hypothèses étudiées, dont celle de l’échappement accidentel d’un laboratoire P4.
On retiendra de son interview que le premier SARS-CoV (émergé en 2003) est sorti au moins quatre fois de laboratoires lors d’expérimentations ; les coronavirus étaient largement étudiés dans les laboratoires proches de la zone d’émergence du SARS- CoV-2, dont ceux de l’Institut de virologie de Wuhan, qui étudiaient, entre autres, les mécanismes de franchissement de la barrière d’espèce ; les analyses fondées sur la phylogénie de génomes complets du virus ne permettent pas de conclure définitivement quant à l’origine évolutive – naturelle ou synthétique – du SARS-CoV-2.
Le docteur Étienne Decroly alerte enfin sur les expériences de « gain de fonction » ou de « gain d’infectuosité » de souches virales qui sont menées aujourd’hui dans les laboratoires P4, alors que des accidents se sont donc déjà plusieurs fois produits.
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Yaroslav Pigenet, « La question de l’origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement », Journal du CNRS,
27 octobre 2020
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